14/09/2008

Le Philosophe facétieux - Georges Picard - José Corti

"[...] la philosophie ne sert à rien sauf à respirer profondément, à s'oxygéner les idées en s'aventurant dans l'Insoluble et l'Indéterminable. Pour ma part, j'ai toujours été sensible aux causes désespérées, et s'il en est une dans l'ordre intellectuel, c'est bien la philosophie."

"La Vie, ah, la Vie, nous en avions plein la bouche."

"Je me souvins que, travaillant dans les bureaux pour me faire de l'argent de poche à l'époque où j'étais étudiant, j'attendais avec impatience la pause du déjeuner pour aller lire Shakespeare ou Schopenhauer dans le square de l'église de la Trinité dans le IXe arrondissement de Paris, en mordant dans un sandwich aux rillettes. C'était une époque où j'aimais beaucoup les rillettes et encore plus Shakespeare et Schopenhauer. Je suis resté fidèle à ces deux derniers. Ce qui me plaisait alors, c'était le décalage entre ma vie sociale et ma vie intérieur, l'impression d'observer la première par la hublot de la seconde comme un sous-marinier jouissant depuis les profondeurs du spectacle de la surface."

"Il est quand même piquant de voir tant d'hommes de cabinet, à peine capables de fonder ou diriger une famille, maladroits dans tous les usages de la vie pratique, nuls en économie et approximatifs dans les sciences, oser jeter dans le domaines public des projets d'organisation sociale! Je parle ici d'une bonne partie des philosophes, des origines à nos jours ou presque, la manie d'établir des législations universelles s'étant quelque peu calmée depuis que chaque citoyen s'estime aussi bien placé que quiconque (on est en démocratie) pour diriger un Etat. Le plus puissant du monde a bien eu un mauvais acteur de série B et un ou deux imbéciles heureux à sa tête! Même le body-building n'est pas antagoniste avec la fonction de gouverneur de Californie. Alors, un philosophe!"

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