19/07/2008

Mes frères, en vérité, je vous le dis

La fin du week-end est proche.

Repentez-vous, cherchez la lumière
du point rouge qui luit la nuit
dans les parcs, dans la rue, mais plus dans les bars.

Repentez-vous des nuisances que vous aurez occasionnées,
des esprits que vous aurez sous-estimés,
des êtres que vous aurez blessés
à coups de préjugés et d'orgueil vaniteux.

Vite, courrons à la stonemobile pour nous envoler loin,
loin de tout lieu géographique,
topographique, cartographié,
pour atteindre l'autre bout du bout du monde,
celui auquel personne ne croit,
celui que personne ne voit.

Résonnent les horloges du temps,
le grain de sable du sablier tombant du cône inversé
dans son contraire ajusté
fait un vacarme que même les morts entendent
et craignent encore, l'éternité
doit être bien longue.

La clepsydre fuit, goutte par goutte
pour mesurer l'incontrolable,
et remplir inexorablement
le fleuve Alphée
somme de tous les produits de l'Univers dans lequel
ou plutôt lesquels
nous ne nous baignons jamais deux fois.

Comme le vent qui souffle
sans fin ni commencement,
la feuille morte de l'automne vit
son dernier soubresault dans un tourbillon
invisible et impalpable, tandis que la petite fille feuille
de l'hiver passe la flamme à sa cousine du printemps
et permet la bonne marche du monde
encore pour un moment.

Et le nuage qui passe,
bêlant son indifférence aux quatre vents
de la grande rose des points cardinaux,
transmet son ignorance,
vertue suprême du complexe monde
qui ne l'a pas créé et qui subit son ombre.

La santé par les pilules,
la sécurité par le ciment,
l'aisance par l'or noir
ne me satisfont pas
et me font me détourner de mes camarades
pour me tourner vers d'autres horizons et abattre
quelques murs.

Raclette: que ton nom soit sanctifié,
que tes émanations soient encens,
que tes cornichons, oignons et chanterelles
décorent le palais vivant aux trente-deux moutons
et que ton indigestion soit la révélation
d'un monde meilleur, blanc
et récuré où la chasse
est permise sans abus,
et où l'on est seul face à ses lectures et ses entrailles,
face à soi.

En vérité, mes frères je vous le dis,
profanons leur sacré bordel
et baisons leurs catins clonées
pour une poignée de papiers
gras et inodores,
qui font rouler le monde
et lui donne un sens éphémère,
vous ne l'emporterez pas dans la tombe,
tombes sur lesquelles je crache mon dégoût.

En vérité, je vous le dis mes frères,
vous ne l'emporterez pas au paradis,
ni ailleurs.
Je suis ici, maintenant, et cela juste
me convient
et me rend plus heureux que mes semblables.

Temps pis pour eux.

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