05/08/2008

Tout ce qu'on prend...

J'ai pris du bide.



J'ai le péché de gourmandise qui court des mon intestin grèle à la glotte. Je grignotte, je ronge, j'arrache, je croque.



J'ai pris des rides.



Physiquement, j'ai les articulations qui rouillent et la voix qui rauque, les bras ballants de molesse et du cuir sous les pieds, des jambes qui grincent, et pour (par)achever, le dos cassé.



J'ai pris du poids.



Heureusement, intraséquement, cela signifie que je mange. C'est un bon signe il me semble.



J'ai pris du muscle.



Renouer avec la route, en selle et tout en jambes pour des pointes de vitesse incroyables, sentir l'asphalte brûlant, l'odeur du gaz carbonique mais aussi de la forêt et des commerces, la sensation d'aller quelque part par soi-même, grâce à ses facultés.

J'ai pris un coup.

Comme chaque année, de soleil.

J'ai pris un sacré coup. De vieux, cette fois.

On ne se rend pas compte, mais le temps passe, et ce sont vos amis qui vous le démontrent en voletant de couple en couple, en engendrant, en se mariant en blanc, en disparaissant.

J'ai pris l'habitude.

De ne compter que sur moi-même, d'être seul, de me supporter. De l'odeur de mes pieds, de ma dépendance au tabac, du manque de sommeil pérpétuel. De ne pas tout croire, de ne pas tout prendre au mot. De réfléchir, de toujours penser, de lire plus souvent que de discuter. D'être misanthrope. De contempler un frigo désert, une armoire vide. De tout ranger après le passage de mon paternel, de rentrer bourré, d'oublier mes jambes, de confondre mes bras. D'être l'ami de tout le monde. D'être un soi-disant "rasta". D'être moi.


Et j'y peux rien. Et personne n'y peut rien.
Heureusement?

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